LE CHEMIN DU SILENCE
De ce chemin
dessiné par les sons,
j'apprends chaque jour
à reconnaître mon âme.
Elle flotte et se balance
au-delà des cimes enneigées,
au-delà des falaises abruptes
protectrices et gardes du corps
de la mer et de l'océan.
Mon âme relâche les derniers mots
car je n'ai plus besoin de la parole
mais d'écouter le bol tibétain
qui se tapit au plus profond de mon cœur.
La fleur de pierre
La fleur de pierre
pousse dans les plaines
du vent qui chasse l'austère,
du vent qui purifie les veines.
La fleur de pierre
apprend l'humilité.
Mouvement dans l'immobilité,
sage et entière.
La fleur de pierre
n'a pas de nom
car elle a tous les noms
car elle est née de l'éther.
La fleur de pierre
offre ses pétales de lumière
à tous ceux qui empruntent le sentier
de l'incomparable authenticité.
LES UNDERGROUNDS-SOLAIRES
La pulpe du fruit nourri
au jardin des undergrounds-solaires se détache
de la main féminine.
Elle s'envole vers des mondes célestes.
Peuple du désert des cités,
leur esprit se lie aux visions
soufflées dans le feu et l'eau.
Les undergrounds-solaires
murmurent aux djinns
des incantations de force,
de paix, de joie,
d'une source incandescente,
lumière quand les nuits se répandent...
LE CHEVAL DE L'AURORE
Le cheval de l'aurore
dessine une ligne de fumée.
Dans l'immersion du soleil couchant,
hommage au char céleste.
Conscience qui avance
dans des strates de brume épaisse.
La force de l’Architecte
est le phare d'une destinée inconnue au
Mental.
LES PIANOS
Les touches blanches
d'un piano aquatique
illuminent les champs de lin
peuplant le mental universel.
Les touches noires
d'un piano solaire
embrasent les caves embrumées.
Les touches jaunes et violettes
d'un piano aérien
implosent dans les trois corps
et engendrent
la symphonie de l'unité
et du service à l'humanité.
LE GESTE DE L'ÉTOILE
Un geste dessine
une étoile dans l'air pur...
La grâce du mouvement
de cette main peint une lumière fine
et intense sur des nuages denses
chargés d'ondes électrisées
à l'énergie souterraine.
D'autres motifs naissent,
certains meurent.
Ils s'animent, se nourrissent
à la Joie, à l'Ananda.
Ils rient d'une simplicité surprenante,
naviguant dans une constellation
aux multiples arcs-en-ciel.
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Dans un désert immobile,
un homme au regard long d'une absence très lointaine
marche et respire les effluves du sable humble
Solitaire
Marche et respire les rides des vagues du vent des plaines
Les lames de fond soulèvent les pensées et s'entrechoquent dans les limites du cortex
Homme aux cheveux hirsutes par les flammes
d'un désir brulé
Marche et respire
Marche et vibre
Marche et s'endort dans le creux d'un soupir géant à l'âme couleur émeraude
À L' AUBE
J'allume la lumière dormante
Elle me sourit et vacille
L'interrupteur malicieux cherche la faille.
Je lève la tête vers l'ampoule
et des myriades de petites lunes
coulent sur mon visage hésitant.
L' aube passe lentement
à travers la fenêtre.
BRUME BLANCHE
Brume blanche
Arbre creux
Feuilles calcinées
La montagne dort d'un oeil vigilant
Brume blanche formant un voile pétrifié.
Une synapse s'ouvre et se referme
constamment dans l'air glacial.
Visage du sein de la Terre froid et vertigineux.
D'une seule seconde naît
l'oubli
et reste
le squelette de l'existence.
ONDES SUBTILES
Si des ondes frappent à la porte de votre monde avec tonnerre,
n'ouvrez pas!
Peut-être laissez entrouvert le passage
à celles qui chavirent de douceur,
celles qui viennent se blottir au creux de racines épuisées par le temps,
celles qui parviennent à transcrire la plénitude d'un regard,
celles qui captent le fluide impalpable...
SOUFFLE
Souffle sur la Peur!
Souffle sur la tendresse
qui émane d'un pétale
oublié sur l'asphalte!
Souffle sur la valse
qui penche son oreille
sur les mélopées des Guérisseuses!
Souffle
sur l'étoile
qui guide tes pas
dans les sons du mandala urbain!
Souffle sur tes limites!
Souffle sur le vent frontal des souvenirs momifiés!
Souffle et vibre!
PORTE DE CONSCIENCE
Sur le rebord d'une pensée,
j'allume une étincelle
pour comprendre l'indéfinissable.
Sur ce quai,
personne.
Dans mon esprit,
des peuples de toutes contrées se soulèvent.
Trouverai-je le filament qui relie chaque coeur,
chaque volcan
à chaque porte de conscience?
UN SCRIBE
Un scribe lance son regard
au-delà de l'horizon.
Au sommet d'une colline,
il médite.
Son esprit est pur,
Ses pensées demeurent limpides,
Il scrute une lumière terne.
Un volcan se réveille
dans le vortex qui l'anime.
La lumière terne se fragmente,
Il scrute encore,
Elle s'intensifie,
Il comprend
et les siècles peuvent se rendormir.
JARDIN DES TUILERIES
Terrain désert
où la poussière se mêle à la lumière
d'un hiver touchant à sa fin.
Terrain balisé
par des arbres squelettiques
et austères.
une brise emporte un papier.
Elle devient matière
et trace des mouvements fugaces
dans l'enceinte terne
où la puissance du vide
navigue avec la désinvolture des bancs
qui regardent dans le vague.
Terrain neutre...
Terrain d'un théâtre
habité par des forces invisibles
Je m'avance
jusqu'au centre,
élève les bras,
lève la tête
et disparaît...
CLOSE
La porte est close
Close est ma bouche
Mes pensées sont torrents
Dévale, dévale
les océans suspendus
au-dessus des montagnes.
Dévale et cavale
derrière les chevaux et les tigres
qui dépassent les limites du temps.
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Suspendue...
Une lèvre touche la clarté diaphane
Elle respire quelques ondes fragmentées
Le voile s'efface derrière un rideau
d'une pluie s'écoulant dans la vibration primordiale
Un réverbère s'allume
Eclat de parole
POLYPHONIES
Coeur qui bat
Sur une pulsation solitaire
dans l'enchevêtrement d'une foule compacte.
Ses pulsions ébouillantent les pieds de géant.
Une rumeur sanguine
et vibrante d'un tonnerre noir
frappe entre le sol et les nuages
Rumeur humaine
Rumeur contre la bannière d'extrêmes aux gouffres sans fond
Un enfant crie: Non!
Dans ses yeux brille la force et la sagesse des polyphonies de l'esprit.
FEUILLE DE CHAIR ÉTHÉRIQUE
Danse, danse
sur la roue
du dessein de l'âme.
Il ne reste que très peu de temps
pour croquer la chair de la vie
et souffler la bougie infinie
de l'anniversaire du Soi.
Danse, danse
car le gnome joue
la lyre mystérieuse
accompagnée de batteries de casseroles.
Tu voltiges
dans le reflet
des trois lunes
esquissées sur le lac vertical.
Danse, danse
L'horloge sonnera
bientôt minuit
et tu redeviendras
une enveloppe
légère et subtile
qui vacille au son
du frétillement
des feuilles du bambou sacré.
LES MUSES D'ISIS (VIII)
No sentence !
Don't feel guilty !
We are One !
Juste un battement de cil...
Tu l'entends ?
Le carillon joué par l'ange ocre
sonne le tocsin
d'une réunion attendue
par toute l'humanité.
Quelques sièges sont manquants.
Les Maîtres de Sagesse
approchent à pas éthériques,
incarnés dans des corps de chair.
Maitreya tend sa main
et donne tout l'Amour Cosmique
sur les rayons de ses cinq doigts
unis par la paume adoubée
par les Avatars proches et lointains.
ALICE...
Qui regarde à l'inverse
des aiguilles d'une montre ?
Qui cache le lapin
sous son oreiller ?
Qui pousse la muse
sur la balançoire cosmique ?
Qui nage avec
le dauphin aveugle ?
Qui joue à déjouer
les pièges de l'homme en noir ?
Qui dresse la table du magicien blanc ?
Qui enterre les troubles astraux ?
Qui déverse l'argent de Wall Street
dans les mains des affamés ?
Qui enfante l'innocence ?
Qui sourit quand la nation
offre des cascades de larmes ?
Qui explose dans le soleil
et renaît à la troisième saison ?
Qui reconnaît la chandelle éteinte
dans l'église abandonnée ?
Qui pressent l'ultime commedia dell'arte ?
Qui songe au dessein de l'âme ?
Qui suis-je ?
L'ENFANT-SABLE
Un enfant est assis sur le sable d'un désert.
Une plante émerge du sol,
Elle s'enroule autour de sa jambe et remonte
le long de son corps.
Ses yeux doux caressent d'une tendresse infinie la plante.
La plante devient arbre.
Et l'enfant fusionne.
UNE CLOCHE SONNE
Une cloche sonne dans un village désert.
Une cloche sonne dans des maisons closes.
Une cloche sonne et pourtant personne ne l'entend.
LES VALLÉES CACHÉES
L'encre coule dans tes yeux scintillants.
Elle offre des mots délicats, subtils.
L'encre se dérobe, puis enrobe
les strates de ton esprit.
Elle trace des lignes invisibles
dans ta chair
qui s'abreuve au soleil.
Au zénith,
tu transparais d'une couleur pourpre
qui accueille l'indubitable
détermination qui te qualifie.
Tu retrouves le chemin
car tu sais que jamais
tu ne t'es égaré
des sources miraculées
qui vivent
dans les vallées de la Joie.
Pandora
Pandora
Lève-toi !
Femme aux lèvres peintes,
Au corps galbé.
Tara, la Mère matricielle
vit en toi.
Ne l'oublie pas !
Forme l'informe.
Déforme pour créer.
Observe la divine création.
Un jus angélique coule du ciel.
Bois la liqueur de la terre.
Les pieds dans la boue,
élève la vibration du Rayon.
La boue évolue
et forme une nouvelle
substance caractéristique.
Ta peau laiteuse verse des
gouttes de sueur sur le
linceul des prisons mentales.
L'espoir, garde-le !
Donne-le !
URBAIN
Délabré
Fascinant
Ruine
Éphémère
Sans imperfection
Speed
Entrechats de regards
Le centre qui se décentre
Messages subliminaux
Pub qui bavent sur les trottoirs
Foire
Rencontre
Contre
Absent
Contact
Terre
Solitude
Imprégné
Foule Dense
Air sous couvercle
Étoiles rare
Underground
Sortie de secours
Interrupteur
Torche
Tunnel
Cris rétrogrades
Ornières
Protection
Bouclier activé
Fêlé
Au sourire
Chaud
Improbable
Impénétrable
URBAIN II
Shoot
Errance
Tamisé
Étouffant
Soupape
Yeux furtifs
Image
Miroir
Flot énergétique
Décalage
Afflux
Reflux
Sanguin
Veines bleues
Ciel orangé
Oiseau rare
Ouverture
Huit-clos
Tours d'argent
Princesse
Limousine rose
Gala pharaonique
Artifices
Edifices
Piédestal fêlé
Surpris
Une main tendue
Un acte simple
Une vie basculée
Chut...
Songe dénudé
La foudre tombe
sur le ponton
du port des jonques,
amarrées aux conques.
Je suis seul
dans ce paysage nocturne.
La mer danse sur saturne.
Je suis l'inuit et le peul.
Enfoui dans un sommeil profond,
je m'extirpe de mon corps de chair
pour rejoindre l'ashram d’éther,
être enseigné par le son.
Dans une école éthérique,
j'apprends les réactions karmiques
à déceler les vérités
dans la grotte du cœur cachée.
Mille absences répétées
nourrissent mon esprit,
de pensées illuminées,
construisent le lit
des parfums de la porte dorée.
Vision d'une cascade
au milieu du néant.
Un être escalade
l'illusion du temps.
Je redescends sur un oiseau
qui calme les flots
des chevaux de l’esprit.
PHRASES POUR CUEILLIR LE SOUFFLE
Les voix libèrent les ancres chahutées par les arbres célestes.
Les arabesques des nuages grimpent aux cheveux des anges.
Une silhouette se perd dans un couloir.
Au croisement, un halo vert.
Un chat joue avec une braise allumée au bord d'un précipice sans fin.
Un trottoir se décale sans que le Temps s'en aperçoive.
Une seconde danse seule une valse sur une plaque circulaire en suspension au-dessus de l'océan.
Le chaos se pose une question existentielle à laquelle seul cet enfant a la réponse.
Il scande seul un mot au milieu d'une rue pleine de passants créant un effet circulaire énergétique et reliant les coeurs de la foule.
Le feu tricolore passe au bleu et disparaît.
Le brouillard se densifie pour perdre la notion de couleur.
Une vieille femme scrute l'enfer et dans ses iris brûle la pureté.
Un chat mord sa queue et vomit un serpent.
Un homme aux lunettes noires cache des orbites vides.
Le soleil sommeille, se fragmente et laisse derrière lui une lueur indistincte.
Une étoile se jette contre la lune pour l'embrasser farouchement.
Une comète enflamme l'obscurité du cosmos.
Le big bang est trop fatigué et retourne se coucher.
Le noyau de la Terre s'illumine et émet un LA 247 hertz.
L'horizon lève ses bras humides, soulève la mer et l'envoie au ciel.
La statue millénaire ferme ses paupières et s'endort dans un sommeil infini.
Jupiter accélère sa rotation si bien que la planète s'évanouit dans l'espace.